Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Vienne Classic - 1ère manche Coupe de France DN3

par Baptiste 10 Mars 2015, 18:16

  • Remettre les choses dans leur contexte...

Une petite erreur. Un oubli.

Lors de la première étape de la TAM, j'ai ressenti une gêne, puis une douleur dans le mollet droit, juste en dessous du genou. Étonné, je regarde ma chaussure et ma pédale. Et voilà l'origine de ma douleur mise à jour ! Ma pédale droite (Look Kéo 2 Max) avait subit un léger choc sur le côté, ce qui avait relevé légèrement la plaque en métal. Rien de grave, ai-je pensé sur le moment. Mais après presque 140km de course, voilà que cela avait commencé à bouffer la cale, et forcément, bousculé l'équilibre de ma position.

Décidant sagement de ne pas repartir le lendemain avec la même pédale, je récupère des anciennes pédales à un coéquipier, des Kéo Classic, différant légèrement mais dans des proportions infimes. Sur la course du lendemain, rien à signaler ! Plus de douleur.

Jusqu'ici, tout vas bien !

Le club avait programmé son stage habituel de début de saison à Vogüé, du 19 au 22 février. N'ayant pas pu changer les pédales d'ici-là, je suis reparti pour 4 jours intenses avec les mêmes pédales. 135km le premier jour pour 4h, avec plusieurs sprints disputés pour conclure la sortie et travailler l'explosivité. Le lendemain, bi-quotidien avec 70km le matin et 80 l'après-midi, avec toujours en fin de journée plusieurs sprints. Et là, le genou à dit STOP. Impossible de plier ce dernier, la douleur me rappelle la très désagréable sensation de ma précédente tendinite...

Difficile de dire si c'est à cause de la pédale uniquement... Je pencherais plutôt pour un ensemble de facteurs faisant pencher la balance du mauvais côté : léger changement de position sur la machine + surcharge inhabituelle d'entrainement avec de fortes sollicitations articulaires (sprints intensifs en fin de sortie) + alimentation propice aux inflammations tendineuses (produits laitiers, tomates, sardines, levures, etc...en quantité plus élevée que d'habitude - due notamment au stage et course à étapes).

Au repos forcé, je n'ai donc plus touché le vélo jusqu'au 7 Mars (hormis pour me déplacer sur la fac à Grenoble). Traitement anti-inflammatoire et ostéopathe avaient eu raison de la douleur et je ne rencontrais aucun problème pour les petits trajets urbains. De quoi espérer être opérationnel pour la 1ère Manche de Coupe de France, le 8 Mars !

  • En route vers l'inconnu...

C'est donc plein d'envie mais aussi d'appréhension que je me rends avec le club sur le premier objectif de la saison : la Vienne Classic. Cette épreuve, classée en Élite Nationale, fait office de 1ère manche pour la Coupe de France des clubs DN3. C'est donc une grande première pour le club, et pour moi-même. L'équipe alignée est composée de 5 coureurs (nombre maximum par club) : Nicolas Louis, moi-même, Maël Jacquamet, Benoit Batondor et Landry Mézange (de g. à d.)

Vienne Classic - 1ère manche Coupe de France DN3

La course se déroulera sur 146,8km, avec une première partie en ligne de 84km, puis une boucle finale de 21km à effectuer 3 fois. Le circuit ne présente pas de grosses difficultés, seulement quelques talus plus ou moins raides, qui ne fond pas plus de 2km. L'arrivée est jugée au sommet d'une côte de 500 mètres à 7%.

Nous partons donc le samedi matin de bonne heure, pour plus de 6h de route, direction Poitiers. Nous décidons de reconnaitre le circuit final et de tirer ensuite sur Poitiers, ce qui fait également office de mise en jambe pour le lendemain. Le temps est magnifique, il fait chaud, et les jambes démangent : c'est dans ces conditions que le vélo se savoure de façon incomparable ! Seule ombre au tableau, mon incertitude qui entoure mon genou...

Au final, après 40km à allure "normale", le genou donne des signes inquiétants de faiblesse. Je sens que sur la fin, la douleur est toute proche. Pas cool ! Après tant de jours sans vélos, c'est l'incompréhension : le genou est douloureux mais les sensations sont étrangement bonnes...

"Nous verrons bien demain !" Mais je ne me fais pas de faux espoirs...

  • La course

Après une bonne nuit à l'hôtel, nous voilà sur les lieux du départ. Le temps est au rendez-vous, comme la veille : un bon 20° sec et sans vent ! Conditions parfaitement, totalement, incroyablement idéales !! 35 équipes de toutes la France composent un peloton bien fourni de 175 unités. Des maillots plus ou moins inconnus, les coureurs aussi, le dépaysement est total ! On sent tout de suite l'ambiance des grosses courses, que je connais encore peu mais qui vous font tout de suite prendre conscience de l'importance de l'évènement.

Le départ est donnée après 1km de fictif dans les rues de la petite bourgade de Chasseneuil du Poitou. Le ton est donné, l'allure est soutenue sur des routes larges et relativement bonnes. L'absence de relief et de vent donne une course rapide et débridée, sans qu'une échappée arrive réellement à prendre de l'avance.

Vienne Classic - 1ère manche Coupe de France DN3

Pour ma part, le genou va bien pendant les 30 premiers kilomètres, mais seulement les 30 premiers... Je me tiens le plus au chaud possible, essayant d'en faire le moins possible, tout en économisant un peu plus la jambe droite. Les jambes sont là, ce qui me surprend un peu après ma grosse coupure ! J'arrive à sortir les watts très facilement (lors du premier GPM au km 25, j'arrive à atteindre près de 450W sur 3min sans me mettre mal - mon max sur 5min étant de 420W). Je suis bien durant la course, je m'alimente correctement, je profite même du paysage ! C'est dire... Dans les roues la course est facile. Mais j'aurais aimé pouvoir en profiter un peu plus, être à l'avant, tenter des choses ! Je remonte une fois Benoit, notre coureur en forme, en tête de peloton lorsque je l'aperçois un peu trop loin derrière. De quoi voir l'avant de la course ! Puis retour dans les roues bien à l'abri.

Vienne Classic - 1ère manche Coupe de France DN3

Être dans les roues c'est bien, mais ça peut aussi être fatal... Aux alentours du km 70, une chute intervient juste devant, peu après la zone de ravitaillement, je freine et réussi à éviter de justesse les vélos au travers de la route, je me prends même un coureur dans la roue arrière mais je ne tombe pas. Néanmoins, une énorme cassure est à boucher... Je suis parmi les premiers à repartir, je me lance donc dans une poursuite violente pour tenter de rattraper le premier peloton. Je reviens à 20 mètres mais je n'arrive pas à donner le petit coup de collier supplémentaire pour rentrer. Je ne m'affole pas et j'attends le second peloton qui ne tarde pas à fondre sur moi, et nous rentrons sans soucis quelques minutes plus tard. Avertissement sans conséquences, la tension est palpable dans le peloton.

Au kilomètre 90, une échappée de 6 coureurs arrive à creuser un peu avant de voir revenir le peloton sur ses talons. C'est alors que L.Ruffaut et F. Do Rego attaque pour reprendre près d'une minute d'avance. Derrière, un contre de 13 coureurs arrive à s'extirper au km 120 pour finalement rejoindre le duo de tête. Ils ne seront jamais revu !

Le Sprinter Club de Nice est très bien représenté dans la bonne échappée avec 3 coureurs !

Le Sprinter Club de Nice est très bien représenté dans la bonne échappée avec 3 coureurs !

Les passages sur la ligne d'arrivée et donc de la côte sont durs ! Je commence à cramper, je serre les dents car je sens que cette arrivée en bosse ne sera pas aussi simple que je ne le pensais. Je ne suis pas forcément très entamé physiquement mais les muscles ne répondent plus comme d'habitude, ce que je redoutais. Les 500m mètres de bosse me paraissent interminables, chaque passage sur la ligne est souffrance.

Vienne Classic - 1ère manche Coupe de France DN3

A 5km de l'arrivée, l'écart dépasse la minute, le peloton à compris. Les coureurs tentent de se replacer à l'avant, d'autres tentent désespérément de sortir mais l'allure est soutenue, réduisant à néant leurs espoirs. Je remonte doucement mais surement, je suis bien, l'adrénaline monte petit à petit, j'ai envie de tout donner pour ne rien regretter !

Landry viens me prêter main forte pour les 2 derniers km. Je suis parfaitement placé dans sa roue, parmi les 30 premiers du peloton, sur le côté de la chaussée, me laissant juste ce qu'il faut de marge de manœuvre.

La bosse d'arrivée s'offre aux coureurs après une épingle à 180° avec beaucoup de graviers. Un coureur arrive à s'intercaler entre Landry et moi, sur la trajectoire extérieure de la dite épingle. Et ce charlot arrive à perdre l'adhérence de ses deux roues, alors que nous sommes à 25km/h ! Tout se passe très vite : je freine, déchausse par mesure de sécurité, et tire tout droit pour l'éviter. Le temps de se remettre dans l'axe de la route et de re-clipser la chaussure, je vois bien 30 coureurs me passer devant. J'essaie tant bien que mal de relancer et de tout donner, mais les jambes ne répondent plus, impossible d'accélérer comme je l'aurais voulu, et surtout de tenir ! Je remonte quelques coureurs, pour venir échouer à la 84ème place.

Moi qui voulait ne rien regretter, voilà que le résultat de la course me laisse un goût bien amère. Amertume qui dénote avec la joie "toute relative" de Landry qui arrive à se classer dans les points avec une belle 42ème place (les 50 premiers marquent des points pour son équipe). Voilà donc l'équipe lancée de belle manière avec 13 points. Ce qui la classe au 24ème rang sur 35 équipes.

Thomas Welter (VC Unité Schwenheim) enlève cette 13ème édition de la Vienne Classic, devant Fabio Do Rego (AS Corbeil-Essonnes) et Boris Zimine (CM Aubervilliers 93).

Vienne Classic - 1ère manche Coupe de France DN3
Vienne Classic - 1ère manche Coupe de France DN3

Le SC Nice-Jollywear prend les reines de la Coupe de France.

Vienne Classic - 1ère manche Coupe de France DN3

Le retour au calme verra la douleur de mon genou augmenter de façon exponentielle, jusqu'à ne plus pouvoir plier la jambe. Je crois que j'ai bien empirer le processus d'inflammation... Cependant, même si j'espérais mieux, tout n'est pas mauvais. J'ai pris beaucoup d'expérience sur cette course, énormément de plaisir avec les copains, en dehors et sur le vélo, et je situe désormais un peu mieux mon niveau au cœur du peloton DN3. De quoi envisager une belle saison après cette blessure qui va demander beaucoup de repos...

La prochaine manche sera le Tour du Périgord, le 5 mai sur un parcours plus escarpé.

commentaires

Haut de page