Stage en altitude

3 jours aux 2 Alpes

Un collègue de STAPS Grenoble, Albéric, m'a aimablement proposé un petit séjour dans son appartement se situant dans la station des 2 Alpes 1650, en compagnie d'autres Stapsiens. J'ai même eu le privilège d'inviter une connaissance, et mon choix était tout réfléchi : Charli ! La durée du séjour est de 3j : du Lundi au Mercredi 7/08

C'est ainsi que le Lundi 5 Août, au petit matin, nous voici en route dans le monospace d'Albéric avec au total 5 vélos accrochés derrière pour 6 passager. Fait insolite pour une virée cycliste dans les sommets alpestres, je suis le seul cycliste à proprement parler ! En effet, tout les autres protagonistes sont des athlètes d'assez haut niveau (hormis Charli, volleyeur accompli et "cyclo" à ses heures perdues).

• Antonin, 19 ans et dieu du stade puisque décathlonien. Il est le plus assidu dans la pratique de la petite reine puisqu'il fait le trajet Grenoble-Venon tout les jours pour se rendre sur la campus et à a son actif plusieurs grands cols.

Antonin

• Albéric, 19 ans et lanceur de javelot de niveau national, finaliste des Champ. de France. Ancien triathlète, il est bon nageur et plutôt bon cycliste mais souffre dans les bosses.

Albéric

• Gaël, 18 ans et sprinter il me semble. Il n'était pas en STAPS et était le seul que je ne connaissais pas parmi la bande. Pour un cycliste plus qu'occasionnel, il m'a réellement impressionné !

Charli, Antonin et Gaël

• Jordan, 21 ans et ancien rugbyman, plus d'1m90 et 85kg de muscle, capable de courir le 100m en 11sec et des poussières, il lance maintenant le disque. Il ne touche pas au vélo ! Vous l'aurez compris : l'endurance, il ne connait pas ahah.

Voilà pour les présentations.

Une fois arrivé à l'appartement, le temps de s'installer et de manger et nous partons peux après 15h pour éviter les grosses chaleurs qui s'abattent sur toute la région. Hélas, malgré nos précautions, nous avons vraiment souffert...

Le premier parcours nous fait descendre au Bourg d'Oisans, puis sur les traces du TdF, escalader l'Alpe d'Huez et le Col de Sarenne à la suite, avant de remonter aux 2 Alpes.

Dans la descente des 2 Alpes

Le temps est magnifique et nous sommes 5 à enfourcher les vélos. La longue descente de presque -1000m de dénivelé est rapidement avalée au milieu d'un trafic routier assez important...

La première rampe très raide de l'Alpe !

Il fait très très chaud dès les premiers mètres de l'Alpe, le compteur affiche rapidement 40°C au soleil !

J'accompagne le meilleur du petit groupe, Antonin, alors que Gaël suit plus bas, et enfin Charli et Alberic.

Antonin vient de lâcher le petit groupe

A la recherche de la moindre petite goutte d'eau, on s'arrête à chaque fontaine ou ruisseau. Le compteur affichera 43°C en maximale... Un peu après avoir rechargé mes gourdes à La Garde, je monte tout seul, tout en faisait attention à ne pas trop forcer sur mon genou droit qui m'a handicapé les 2 semaines précédentes !

Le sommet !

L'ascension fut très difficile, je dirai même hostile avec en tout et pour tout une centaine de mètres ombragés alors qu'une chaleur exceptionnelle nous faisait bouillir, un flux constant de voitures et 4x4 vous déversant avec dénis leurs gaz d'échappement dans vos bronches, et pas une once de vent pour ne serait-ce qu'une impression d'oxygénation.

Charli en aura bavé mais garde le sourire !

Une fois tout le monde arrivé, nous redescendons prendre une photo symbolique devant le panneau, avant de bien s'hydrater et de reprendre la route direction le col de Sarenne.

Les guerriers !

Souvenirs souvenirs...

Les jambes sont lourdes dans le petit groupe, et malgré des paysages somptueux, l'ascension par l'étroite route granuleuse qui peine à lutter contre l'herbe folle ne sera pas une partie de plaisir pour mes acolytes.

Dur dur !

Une supportrice !

Point culminant de notre sortie !

Le spectacle qui nous attend au sommet vaut bien quelques souffrances éphémères : le soleil commence à décliner et inonde cette étroite vallée d'une tiède lumière tandis que l'autre versant du col, à l'ombre, laisse entrevoir le glacier des 2 Alpes encore baigné de soleil.

Toujours présent notre champion !

Ravito pour tout le monde

Une petite pose et quelques barres de céréales plus tard, nous voici dans une descente technique et très sinueuse où il est difficile de prendre beaucoup de vitesse. Seulement les virages ont été re-goudronné, et la route laisse pleinement exprimer son coté forestier avec d’innombrables défauts qui ne laissent aucun répit aux bras solidement cramponnés au guidon !

Nous passons devant le virage où C.Riblon est sorti de la route, peu avant de remporter cette étape mythique avec brio !

Humour!

Puis vient le dessert, avec la montée finale vers notre appartement, celles des 2 Alpes, pas méchante à première vue mais tellement plus compliquée lorsqu'elle est effectuée avec l'Alpe et Sarenne dans les jambes ahah ! Elle sera fatale d'ailleurs à notre ami Charli, victime de vive douleurs à l'inspiration au niveau du thorax ! Impossible pour lui de parler alors encore moins de fournir un effort, il remontera donc en voiture avec l'aide de Jordan après quelques hectomètres. Quant à Gaël et Albéric, ils montent à leur rythme sans s'affoler mais en bave. Je reste au début tranquillement avec Antonin devant puis continu seul mais "dieu que c'est dur !" sur la fin ! Nous sommes tous content de rentrer, enfin.

Une belle sortie qui se solde par 82km et 2200m D+

Deuxième jour

Nous voilà levés de bonne heure pour déguster le puissant col du Galibier, majestueux point culminant de notre périple alpestre ! Cependant, l'étape de la veille a décimé les troupes et nous ne nous retrouvons qu'à trois : Antonin et Albéric étant les deux survivants. Vous aurez donc compris que Charli n'assistera pas à nos retrouvailles avec le géant de pierre, qui nous avez vu pour la première fois en 2011. Que de souvenirs ! Dommage que cette douleur au thorax vienne l'embêter...

C'est donc une escalade de 33km et plus de 1500m de dénivelé qui nous attend ce matin, accompagnés par un beau soleil malgré quelques nuages vers les sommets. Tranquillement mais surement nous voilà à La Meije, où nous reprenons deux cyclistes étranger (je ne saurais vous dire exactement leur nationalité) avec de gros sacs à dos.

L'un d'eux monte plutôt bien et prend les commandes du petit groupe, je reste derrière pour prendre des photos.

Après plusieurs kilomètres, Alberic et le second cycliste lâcheront quelques centaines de mètres, tandis que Antonin s'accroche dans la roue du premier. Puis, une légère accélération additionnée à un fort vent auront raison de notre athlète. Je finis donc avec le cycliste, avec qui j'échange un peu grâce à la langue de Shakespeare. Il effectue une virée dans les Alpes avec son collègue et ils ont escaladé le Glandon ainsi qu'un autre col la veille, puis ont pour objectif le Lautaret et l'Izoard. Très sympathique !! Notre route ce sépare donc à 2058m d'altitude.

Mes deux compères m'ayant rejoint, nous pouvons enfin entamer les 8 derniers kilomètres nous séparant de la légende. Il ne fait pas chaud mais juste ce qu'il faut, cela change de la veille ! Nous commençons tranquillement ensemble, puis je décide de me faire plaisir. Je pars pour 33min d'ascension, avec un ressenti que je n'avait pas eu 2 ans auparavant : la pression atmosphérique diminuant fortement, la captation de l'oxygène se fait plus difficile. Mais cela reste très léger ! Et chose étonnante, je remarque que ma fréquence cardiaque diminue avec l'altitude, alors que c'est le contraire qui est sensé se produire pour palier au déficit d'apport d'O2 aux cellules. Pour faire clair, j'ai la sensation de fournir un effort équivalent à une plage de FC se situant entre 170 et 175 en situation de basse/moyenne altitude alors que mon cardio m'indique 160/165 soit une dizaine de pulsation en dessous. Idem pour l'accélération dans les derniers 500m, je monte à 183 en FCmax, sachant que pour une même situation en haut du Tourniol, je suis plus autour de 190/195. Surprenant !

Parenthèse scientifique refermée, Antonin effectue une belle montée en 45min environ et Albéric autour des 50min. Le panorama est grandiose ! C'est une première pour nous trois, étant donné que lors ma précédente ascension, la visibilité était de 50m. Beaucoup de monde au sommet, qui est balayé par un fort vent du Nord frigorifiant.

La descente est rapide, et toujours splendide ! De bons souvenirs reviennent lorsque nous passons devant Villard d'Arène.

Là encore, il nous faudra effectuer la pénible remontée vers les 2 Alpes. De retour vers 14h, nous pouvons profiter de l'après midi pour piquer un petit somme réparateur et profiter de la station.

Au final, le compteur affiche 85km et 2200m D+

Troisième jour

Le temps en ce mercredi 7 Août est radicalement opposé à celui que nous avons connu jusqu'à présent : le soleil a laissé sa place aux nuages et une pluie presque continue c'est déversée sur la station tout le matin. Le vélo peut être laisser au garage...

Les organismes sont bien fatigués, donc la journée s'annonce tranquille. C'est sans compter sur Charli qui c'est bien remis de sa douleur et d'une soudaine envie de crapahuter dans les alpages ! Nous décidons donc d'enfiler nos baskets et nous voici parti à la conquête de la petite "colline" qui borde la station côté ouest. Sommet : 2100m.

En moins d'une heure trente, les 500m de dénivelé sont effacés en faisant monter un peu le coeur. Une pause au sommet où un bon vent du sud nous refroidit vite nous permet d'admirer la vallée de l'Oisans sous des trombes d'eau ! Nous sommes clairement dans une trouée, par chance.

Lors du retour, la pluie viendra humidifier l'herbe bien verte et quelques coups de tonnerre finiront par nous faire descendre en courant, moins de trois quarts d'heure pour rentrer à l'appart et manger un bon plat de pâtes bien chaudes !

Voilà qui conclut bien une très beau séjour ! Je tiens à remercier chaudement Albéric d'avoir pensé à moi et de nous avoir mis à disposition son appartement

Comments

[cestdurlevelo]

Sympa le stage en altitude ! Varié et... exigeant :)
Bonne continuation !

[Brigitte]

Je lis avec beaucoup de retard ce récit très bien écrit et illustré de magnifiques photos ! Le bonjour à Charlie avec qui j'ai un jour fait connaissance en haut du col de Tourniol !